EQUIPO CRÓNICA


Valencia (1964)

L'Equipo Crónica a été fondé à Valence à la fin de 1964 par trois artistes : Rafael Solbes (Valence, 1940-1981), Manolo Valdés (Valence, 1942) et Joan Antoni Toledo (Valence, 1940-1995), qui a quitté le groupe peu de temps après. L'année suivante, le groupe participe au 16e Salon de la Jeune Peinture de Paris, organisé au Musée d'Art Moderne de la capitale française, où il reçoit un accueil chaleureux.

La collaboration entre Manolo Valdés et Rafael Solbes est si étroite que tous deux cessent de signer personnellement leurs œuvres et renoncent à l'activité créatrice individuelle, rompant ainsi avec la figure classique et romantique de l'artiste-individu.

Une fois de plus, l'avant-garde espagnole établit un dialogue international avec les autres avant-gardes artistiques, notamment française et anglo-saxonne.

À partir du milieu des années 1950, on assiste, à l'échelle internationale, à l'émergence de discussions sur la figuration dans l'art. Dans les pays occidentaux, la société de consommation sature l'espace public d'images et la publicité prend une place de plus en plus importante dans l'expérience esthétique de l'individu. Pour explorer cette nouvelle étape du capitalisme, l'Independent Group (IG) lance le mouvement Pop Art au Royaume-Uni au milieu des années 1950. Peu après, Andy Warhol et Roy Lichtenstein l'ont transposé aux États-Unis.

Au même moment, en Espagne, le développementalisme marque une deuxième grande phase de la dictature franquiste. Cependant, la relative ouverture du régime contraste avec la persistance de l'autoritarisme politique et de fortes inégalités matérielles.

Ces éléments de contexte nous donnent les clés pour situer Equipo Crónica dans son époque. Inspiré par l'esthétique du Pop Art, ce collectif s'inscrit néanmoins dans une perspective éminemment critique. Ainsi, il ne faut pas s'y tromper : la référence à des images populaires - qu'il s'agisse de peintures iconiques ou d'objets de consommation - n'a pas pour but d'exalter l'expérience de l'individu-consommateur à la manière du Pop art ou de rendre hommage aux maîtres du passé. Il s'agit de documenter, de chroniquer les paradoxes cruels de l'époque, où les images colorées du progrès et du développement défilent sur la toile de fond grise de la dictature. Comme le souligne le journaliste Raul Minchinela, "récupérer l'Equipo Crónica, c'est aussi revisiter le sombre franquisme avec une couche de couleur".

ŒUVRES EXPOSÉES:

- Jour de pluie, 1979