Juan Barjola

Juan Barjola naît au sein d'une humble famille d'agriculteurs dans un village de Badagoz où il passe toute son enfance. Il commence à dessiner de façon spontanée tout ce qui l'entoure et ce sera Julio Núñez, peintre qui passe ses étés dans le village, qui stimule son penchant pour la peinture.

À l'âge de 15 ans il s'installe dans la capitale de Badajoz pour assister aux cours des Arts et Métiers où l'on permet de dessiner uniquement des reproductions de plâtre et d'élargir ses connaissances de perspective et des procédures.

Les épisodes tragiques qu'il vit pendant son adolescence suite à la guerre civile affecteront profondément son futur travail.

Désireux de poursuivre sa formation, il part pour Madrid en 1943 pour s'inscrire à l'École des Arts et Métiers où il peint des natures mortes et où les exercices d'imagination et de composition sont encouragés. Il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts de San Fernando participant uniquement aux cours de sculpture dispensés par Julio Vicent, tout en assistant au cours du Cercle des Beaux-Arts et au Musée des Reproductions Artistiques où il dessine. Parallèlement, il développe sa formation au Musée du Prado en copiant Velázquez et interprète Goya, Brueghel, El Greco et Bosco. Il réalise sa première gravure et gagne sa vie comme sculpteur officiel dans les ateliers Granda.

En 1946 il se marie et commence à remettre en question sa décision de se consacrer uniquement à la peinture. Jusqu'alors ses oeuvres représentaient généralement des scènes puisées dans la vie de famille, des personnages de banlieue et les coutumes, principalement de manière naturaliste bien que l'on peut déjà discerner quelques traits propres à l'expressionnisme.

Sa première exposition individuelle dans la galerie Abril de Madrid en 1975 est un échec retentissant dans la mesure où il ne vend aucun tableau. Il s'en va vivre pendant trois mois en Belgique où il est impressionné par les grandes peintures d'Ensor, après quoi il rejoint Paris où les oeuvres de Matisse, Poutine et Braque laissent un impact.

Dans les années qui suivent ses expositions se multiplient de manière exponentielle et son oeuvre voyage à travers l'Europe, le Japon, les Etats-Unis et l'Amérique Latine. Son travail commence à être beaucoup plus connu au point que Barjola devient le principal représentant de la Nouvelle Figuration.Entre 1968 et 1975 il donne des cours de Couleurs et Composition à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de San Fernando sans arrêter d'exposer dans divers pays.

En décembre 1988 est inauguré le Musée Barjola à Gijon sous l'impulsion du Gouvernement de la Principauté des Asturies doté généreusement de ses oeuvres données par le peintre et son épouse, qui est d'origine de la Principauté.

En 2004, à l'âge de 84 ans, il meurt dans son atelier de Madrid suite à un accident. Si de son vivant les expositions individuelles et collectives furent abondantes, après sa mort on lui dédie d'importantes représentations comme la rétrospective organisée dans la IVAM de Valence en 2006. Il est actuellement représenté dans le Musée qui porte son nom à Gijón, le Musée Reina Sofia de Madrid, des Beaux-Arts de Bilbao, des Beaux-Arts des Asturies, le Musée de la Solidarité du Chili, Camón Aznar de Saragosse et l'Art Contemporain de Vilafamés , Séville, Alicante, Tolède et Cáceres entre d'autres.

Oeuvres Exposées

• ”El pintor y el perro”, encre sur papier, 1993.