Juana Francés
Alicante, 1924- Madrid, 1990
Elle étudie à l’Académie des Beaux-Arts de San Fernando de Madrid.
Après une première étape caractérisée par le figuratif géométrique, de caractère hiératique et chargé de symbolisme, à partir de la moitié des années 50, elle se plonge dans le monde de la peinture abstraite et l’art informel.
En février 1957, elle fonde le groupe El Paso conjointement avec le critique d’art José Ayllón et les artistes Rafael Canogar, Luis Feito, Manolo Millares, Manuel Rivera, Antonio Saura, Pablo Serrano et Antonio Suárez. Entre 1957 et 1962, elle consolide son étape informelle. Dans les œuvres de cette période , elle combine le sable et les pigments avec d’autres matériaux pour obtenir des textures denses qui donnent une peinture à trois dimensions. Le volume subtil est souligné par la luminosité qui émane suite à la superposition de taches de couleurs dans une palette austère ainsi que les tons dorés de la terre. Les compositions sont libres et dynamiques, avec des tracés énergiques, impulsifs, à mi-chemin entre le graphisme de Franz Kline et le tachisme de Hans Hartung, deux de ses principales sources d’inspiration. Francés elle-même expliquait qu’ afin de réaliser ces pièces si expressives : « J’utilise régulièrement de grosses brosses. Les impressions je les obtenais avec des spatules de grandes dimensions. J’utilise aussi l’égouttement gestuel, principalement pour faire bouger le sable : ceci consistait à lancer de l’eau, colorée ou non, sur la surface de la toile. Parfois je semais les sables sur une base de colle acrylique que je modifiais ensuite à l’aide d’un pinceau, produisant ainsi des rythmes à coups de pinceaux.
L’art informel avec la matière de Juana Francés présente une pureté et un radicalisme que les critiques d’art de cette époque n’ont cessé de souligner. Le rejet de toute référence iconique et la concentration sur la tactilité la plus extrême convertissent ses peintures – et « Cap de gos » en est un exemple paradigmatique – en présences radicalement ineffables ; des présences qui continuent à nous lancer un défi plus d’un demi-siècle après leur réalisation.
Juana Francés est reconnue au niveau national comme sur la scène internationale. Au niveau national, mentionnons sa participation à plusieurs éditions de la Biennale de Venise (1954, 1960 et 1964), à l’exposition « Before Picasso ; After Miró » au Musée Solomon R .Guggenheim de New York en 1960 et à celle de la « Modern Spanish Painting » organisée dans la Tate Gallery de Londres (1962).
Oeuvres Exposées
- “Cap de gos”, technique mixte sur toile, 1961.