Óscar Domínguez


San Cristobal de la Laguna, 1906 - París, 1957

Seul enfant de sexe masculin d'un important propriétaire terrien d'une plantation de bananes à Ténérife, il reste orphelin de mère à l'âge de deux ans. À trois ans, il contracte la maladie communément connue sous le nom de “Mal de San Vito”, perd la parole et reste alité avec des mouvements involontaires. Ce ne sera qu'à l'âge de 5 ans qu'il se remet totalement.

Étant un étudiant peu studieux, il doit redoubler à plusieurs reprises et en 1927 son père l'envoie à Paris pour travailler dans une entreprise familiale d'exportation de fruits mais Oscar Dominguez s'adonne corps et âme à la vie nocturne parisienne. Son père meurt en 1931 et sa situation financière reste précaire. Il décide donc de travailler comme illustrateur de publicité. Il retourne à l'ile pour faire son service militaire et expose ses premières toiles dans le Circuit des Beaux-Arts de Ténérife.

Une fois son service militaire accompli, il s'établit à Paris ayant le sentiment que la ville l'apprécie et le stimule pour continuer à peindre.

Bien qu'Oscar Dominguez passe par plusieurs phases artistiques, c'est dans le surréalisme qu'il va se distinguer comme artiste. En 1934, il apporte au mouvement une nouvelle technique dénommée Décalcomanie qui consiste à injecter de l'encre au hasard entre deux planches. À partir de 1935, il installe son atelier à Montmartre et se lie d'amitié avec Dali, Max Ernst et André Breton où il participe avec ses dessins à une exposition collective surréaliste organisée par la galerie Quatre-Chemins. Il organise la première exposition de ce groupe à Ténérife.

Il participe à plusieurs expositions à Londres, Copenhague et Tokyo. Son oeuvre est exposée à l'exposition “Fantastic Art, Dada, Surrealism” au Musée d'Art Moderne à New York.

Après une première tentative de suicide, il installe un deuxième atelier, cette fois-ci dans le quartier de Montparnasse.

Son oeuvre reflète son esprit imaginatif, violent et tourmenté, égal á sa vie.

Le refus de rester figé dans un même style, genre ou même une seule discipline artistique, le mène à être sculpteur, céramiste et même costumier. Sa trajectoire artistique passe par la peinture surréaliste (1929-1938), l'étape dite cosmique avec des paysages de formations volcaniques et glissements de terrain (1938-1939), la métaphysique influencée par De Chirico (1942-1943), l'influence picassienne (1944-1948) et dans les années finales, celles des années 50, une certaine attirance pour l'abstrait.

En 1955, Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles organise une exposition importante avec ses oeuvres.

Ses crises de dépression, la maladie chronique dont il souffre (Éléphantiasis)
ainsi que son penchant excessif pour l'alcool, après plusieurs comas alcooliques et isolements dans des centres psychiatriques, l'amènent à mettre fin à ses jours à Paris en 1957 où il sera inhumé dans le cimetière de Montparnasse.

Après sa mort, son oeuvre est exposée dans d'importants musées et galeries partout dans le monde : le Musée National d'Art Moderne (Tokyo), le Musée National de l'Art Reina Sofia (Madrid), le Centre Georges Pompidou (Paris), le Centre Atlantique de l'Art Moderne (Las Palmas De Gran Canaria), Leeds City Art Galleries (Londres), Galerie Leandro Navarro (Madrid) …..

Autodidacte, polyvalent et innovateur, il est considéré comme un des plus grands représentants de l'avant-garde historique espagnole en gestation à Paris du début du XX siècle.

Oeuvres Exposées

  • “Femme allongée”, gouache sur carton, 1948-50.