Eusebio Sempere


Onil, 1923- Alicante, 1985

Peintre, sculpteur et artiste graphique espagnol, représentatif du mouvement cinétique.

Il naît dans une famille ouvrière qui dirige un atelier artisanal de poupées en carton. Dès son jeune âge, malgré un défaut de vision dans un de ses yeux, il montre de l’intérêt pour les arts plastiques.

À l’âge de 17 ans, il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de San Carlos de Valence où en 1948, il est nommé professeur de dessin. Suite à l’obtention d’une bourse du Syndicat Espagnol Universitaire (SEU) pour continuer ses études à Paris, il rencontre des artistes de la stature de Eduardo Chillida et Pablo Palazuelo, son travail influencé par Henri Matisse, Kandinsky, Paul Klee, Georges Braque, avec qui il prend l’habitude de visiter son atelier. Il s’associe aux mouvements d’avant-garde.

En l’été de 1949, il organise sa première exposition d’Art Abstrait dans la Galerie Mateu de Valence avec plusieurs gouaches dans un style très proche du travail de Matisse. Suite aux critiques, il les détruit et retourne à Paris.

En 1950, il traverse une crise existentielle et artistique qui le conduit à détruire une partie de son travail réalisé à Paris.

Peu de temps après, son travail amorce un virage vers un style plus expressionniste avec des natures mortes, des portraits et des figures humaines, le début de son immersion dans la peinture abstraite et géométrique dans les traces de Klee, Kandinsky et Mondrian avec des gouaches, des cartons et aquarelles à la recherche d’un vocabulaire défini par l’artiste comme ayant « ses significations propres ».

En 1955, il présente une série de « Relieves Luminosos » : des boîtes de lumières avec à l’intérieur plusieurs feuilles de plexiglas, horizontales, parallèles, découpées en formes géométriques dans une structure en bois peint, comprenant des ampoules, un mécanisme d’horlogerie et un moteur électrique. Il rédige le nommé « Manifiesto de la Luz », s’initie à la technique de la sérigraphie, jusqu’alors inconnue en Espagne, réalisant des sérigraphies pour entre autres Vasarely, Mortensen et Bloc.

Au début des années 60, il retourne en Espagne et s’installe à Madrid. Il participe à la Biennale de Venise avec ses reliefs lumineux où il remporte un grand succès et son travail voyage jusqu’à New York. Suite à l’obtention de la Bourse Ford, il voyage deux fois aux États-Unis où il rentre en contact avec les nouvelles tendances artistiques du moment : le pop, le minimalisme, le mouvement Fluxus et expose à chaque fois dans la Schaefer Gallery et dans la MOMA de New York. Ce sont des années où il se spécialise dans la technique de la sérigraphie et ses expositions sont réparties en Italie, l’Allemagne ou le Japon.

Dans la dernière étape de sa vie, il s’intéresse à la sculpture imaginant ses œuvres comme des « peintures en trois dimensions ou des sculptures anti art », des objets en fer de style épuré et synthèse géométrique, des mobiles ou objets giratoires, suspendus ou sur une base ou une plate-forme, à la recherche d’un équilibre entre le mouvement, son effet optique et la lumière.

Son travail peut se contempler dans des institutions et musées dans le monde entier : le Musée Reina Sofia, le Musée d’Art Moderne de Barcelone, le Musée d’Art Abstrait de Cuenca, le Musée Fog de l’Université de Harvard, le Musée d’Art Moderne de New York, le Musée d’Art Moderne d’Atlanta, le Musée d’Hambourg, la Fondation Juan March de Madrid, le Musée de l’Université d’Alicante, le Musée d’Art Contemporain d’Alicante (MACA), le Musée de la Solidarité Salvador Allende au Chili, ….

Parmi la longue liste de prix et mentions, il mérite de citer : Conseiller du Conseil de la Culture de la Generalitat de Valence, Médaille d’Or du Mérite BBAA, Fils Préféré de la province par le Conseil Provincial d’Alicante, Docteur Honoris Causa de l’Université d’Alicante, Académicien d’Honneur par la R.A. BBAA de San Carlos de Valence …. et peu avant sa mort, il est nommé Fils Préféré d’Onil, sa ville natale où il meurt à l’âge de 62 ans suite à une longue maladie.

Oeuvres Exposées

  • Série “Alhambra”, sérigraphies, 1977.